Montréal, le 08 octobre 2024 — Le Programme antiracisme de la Fondation CJPME (PARFC) appelle les institutions canadiennes – conseils scolaires, universités, services de police, etc. – à accorder une protection égale à tous les Canadiens affectés par les événements en Palestine et au Liban au cours de l'année écoulée. Le PARFC a pris note de déclarations émises par diverses institutions publiques, mettant en lumière les personnes touchées par les « événements du 7 octobre 2023 », mais ces déclarations semblent souvent ignorer les préoccupations de nombreux Canadiens d’origine ethnique. Le PARFC souligne que les événements du 7 octobre 2023 se sont déroulés dans un contexte plus large d’occupation militaire, de colonialisme, d'ingérence étrangère et d'autres influences qui ont profondément affecté la région depuis des décennies. Le PARFC estime que ce refus de reconnaître ce contexte plus large est un exemple de racisme anti-palestinien (RAP), parmi d'autres formes de racisme.
« Les institutions canadiennes et les dirigeants communautaires doivent reconnaître que les actions de résistance palestinienne du 7 octobre 2023 ont eu lieu en réaction inévitable à l’occupation prolongée des territoires palestiniens par Israël », a affirmé Jamila Ewais, chercheuse principale du PARFC. « L'absence d'intervention mondiale significative pour obliger Israël à rendre des comptes en vertu du droit international a laissé aux Palestiniens peu de moyens pour obtenir justice face à l'occupation et à l'agression. » Le PARFC souligne que les mouvements de résistance, comme celui des Palestiniens, surgissent d’un besoin désespéré d’autonomie et de survie sous des conditions oppressives. « La présentation de ces actions comme des menaces pour la sécurité mondiale, en particulier par des institutions canadiennes, simplifie à l'extrême la dynamique complexe en jeu et constitue une forme pernicieuse et systémique de racisme anti-palestinien. »
À l’occasion du premier anniversaire du 7 octobre, plusieurs institutions canadiennes et services de police ont mis en place des mesures de sécurité traitant la commémoration de cette date comme une urgence potentielle et une menace. Cet état d'alerte accru, incluant un renforcement de la surveillance policière et la fermeture d’institutions, constitue clairement une réponse discriminatoire qui associe injustement les mouvements palestiniens et pro-palestiniens à l'extrémisme et au terrorisme. De telles actions non seulement exacerbent les tensions, mais perpétuent également un récit préjudiciable qui diabolise toute une communauté qui lutte pour ses droits fondamentaux et sa reconnaissance.
Selon un rapport de 2022 de l'Association des juristes canadiens arabes (AJCA), le racisme anti-palestinien prend plusieurs formes, notamment :
- effacer les droits de l’homme, la dignité et la valeur égale des Palestiniens ;
- diffamer les Palestiniens et leurs alliés en les accusant d’être intrinsèquement violents, antidémocratiques, et/ou de soutenir le terrorisme ;
- nier la dépossession des Palestiniens en 1948 ;
- justifier la violence contre les Palestiniens.
Le PARFC exhorte les institutions canadiennes à abandonner toute réponse biaisée et raciste envers le mouvement de libération palestinien. Les institutions canadiennes doivent se renseigner sur l'histoire et le contexte de l'expérience palestinienne. Le PARFC estime que le discours canadien sur le Moyen-Orient doit être réorienté, en reconnaissant que les actions palestiniennes sont dirigées uniquement contre leurs occupants et n'ont jamais représenté une menace pour le Canada ou ses citoyens. Les institutions canadiennes doivent se concentrer sur la promotion de la compréhension et du dialogue, plutôt que d’aggraver la peur et l’aliénation par des mesures de sécurité disproportionnées.
À propos du PARFC – Le mandat du Programme antiraciste de la Fondation CJPMO (PARFC) est de sensibiliser le public au racisme au Canada. Ce mandat s'inscrit dans l'objectif plus large de la Fondation qui est de surveiller et de combattre les manifestations de racisme, de xénophobie et de discrimination en sensibilisant le public à ces préjugés.
Pour plus d'informations, veuillez contacter Jamila Ewais, 514-389-8668
PARCF, [email protected] www.cjpmefoundation.org
Ce communiqué de presse peut être reproduit en tout ou en partie sans autorisation.
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