À la fin de la nuit d’hiver du 27 juin 1985, les forces de sécurité ont mis en place un barrage routier dans le but d’intercepter une voiture près de la ville de Port Elizabeth. On avait secrètement prévu d’assassiner deux des quatre militants anti-apartheid se trouvant dans cette voiture : Matthew Goniwe, enseignant populaire et organisateur politique brillant à Cradock, et Fort Calata, autre enseignant. Sparrow Mkonto, militant d’un syndicat de cheminots, et Sicelo Mhlauli, directeur en visite et ami d’enfance de Goniwe, se trouvaient aussi dans la voiture. La police les a enlevés tous les quatre et les a assassinés; leurs corps poignardés, mutilés et brûlés ont été retrouvés peu de temps après. Des milliers de personnes ont assisté à leurs funérailles le 20 juillet à Cradock (ci-dessus). Le déploiement, pour la première fois depuis des décennies, d’immenses bannières du Congrès national africain et du Parti communiste sud-africain, deux organisations interdites, a électrifié la foule. Le président P.W. Botha a déclaré l’état d’urgence. Dans les années 1980, comme presque tous les rassemblements de masse étaient illégaux, les funérailles des militants assassinés sont devenues l’occasion pour les militants anti-apartheid de manifester leur lutte contre l’apartheid et ses nombreuses formes de dépossession.
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